Après avoir fait un carton et ravi les spectateurs des salles obscures l’année dernière, le Comte de Monte Cristo s’apprête à monter sur scène dès le 5 février 2026 avec une toute nouvelle adaptation aux Folies Bergères.
Il aura fallu 13 ans pour que cette production éclose et cette fois, c’est à un homonyme qu’Alexandre Dumas laisse sa place car c’est sur Alexandre Faitrouni qu’il faut compter pour assurer la mise en scène de ce spectacle grandiose. Véritable touche à tout du spectacle vivant et de la comédie musicale, il s’est illustré avec brio en Timon dans Le Roi Lion ou plus récemment le déjanté Léo Bloom dans Les Producteurs.
Et s’attaquer au roman historique de Dumas n’est pas chose facile : 1800 pages, une œuvre classée au patrimoine français, un récit qui s’étale sur plus d’un décennie Un véritable défi que les équipes du spectacle semblent avoir relevé haut la main !
Les musiques du spectacle sont signées Benoit Poher du groupe Kyo et Franklin Ferrand a qui l’on doit certains succès musicaux de Cléopâtre et Les 3 mousquetaires. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la composition musicale porte haut l’histoire qui se déroule sur scène : vengeance, amour, trahison… Toutes les facettes des personnages sont abordées et aucun numéro ne laisse la narration à la marge. En tout, c’est une trentaine de chansons que l’on pourra découvrir sur scène en février prochain.
A propos de l’écriture, Benoit Poher dit “Nous avions à coeur de travailler avec des équipes qui attachaient de l’importance à la qualité du livret, du jeu et des morceaux. (…) L’objectif est de faire voyager le public et que l’immersion soit totale.”
Sur scène ce jour là, une dizaine de titres sont joués par la troupe et l’ouverture se fait en grande pompe avec “Les Fils du Vent”, la première chanson du spectacle. Un tableau prometteur, qui devrait durer plus de dix minutes et être entrecoupé de saynètes jouées. On enchaine ensuite avec deux chansons et interprétations qui nous ont touché en plein cœur : “Je Connais Ses Yeux” par l’incroyable Océane Dumontis et “l’Orpheline”, chanté avec douceur par Jade Gaumet, l’interprète de Haydée.
“La Fièvre” est l’un des temps fort de cette présentation. Dans une ambiance écarlate, c’est le personnage d’Albert de Morcef que nous voyons évoluer, interprété par Antoine Le Provost. Si nous l’avons découvert touchant dans le personnage d’Evan dans le spectacle Cher Evan Hansen, nous le retrouvons ici libéré sur une mélodie infectieuse, délicieusement pop. De quoi lancer le second acte avec grandeur et un rythme qui nous entraine et reste en tête ! Il est rejoint sur “Ma Rage” par Nathan Desnyder (Cavalcanti) et Lila Touchard (Eugénie Danglars), un titre fort qui fait la part belle aux voix des comédiens.
Si Pierre Niney a su donner vie sur grand écran au plus célèbre Comte de la littérature française, sur scène, c’est Stanley Kassa qui prête ses traits à Edmond Dantès. Déjà applaudis sur scène en tant que Simba au théâtre Mogador dans Le Roi Lion et Enjolras dans Les Misérables au théâtre du Chatelet, il donne ici toute la profondeur au personnage en traversant la foule lorsqu’il chante “La Justice des Larmes” et le puissant “Maudit Sois Je”. Avec Océane Dumontis, sa Mercédes, ils nous offrent un duo poignant et convaincant sur “Tout Offrir”. Une grande interprétation qui marquera pour sûr de son empreinte tout le spectacle et qui rend justice à l’œuvre de Dumas.
On note aussi la performance des comédiens multidisciplinaires qui entourent les héros : le terrible Gérard de Villefort joué par Maxime de Toledo, le cupide Danglars par Cyril Romoli et le rusé Fernand, interprété par Loïc Suberville. Ils sont rejoint sur scène par Tatiana Maitre, qui donne vie avec justesse à Victoria Danglars, Antonia Macipe en Jacopo et Jérôme Dupleix jouera l’Abbé Faria. La troupe comprend aussi Cassilda Marcoulet, Mallorie Pettibon, Paul Gosselin, Alexandre Dupuis, Max Carpentier et Rachel Valery.
Alors bien sûr, difficile de faire tenir l’intégralité du roman sur scène. C’est ce que nous expliquent Stéphane Laporte et Yann Guillon, auteurs du livret du spectacle :
“Monte Cristo, c’est un Everest. Il a bien sûr fallu rester fidèle au récit, mais aussi faire des choix. Le roman parle de Dantès, mais il fallait aussi faire vivre la troupe et développer d’autres personnages, comme Madame Danglars. (…) Et il n’y a pas que de la noirceur et de la vengeance dans l’écriture de Dumas, il y a beaucoup de second degré aussi et nous avons voulu garder cet humour dans le spectacle.”
Et même sans décor, signés Julien Mairesse, il n’est pas difficile d’imaginer et de situer cette histoire et les lieux dans lesquels elle peut évoluer. On s’attend déjà à des décors grandioses, qui embarqueront le spectateur dans une véritable épopée à travers le temps. Ajoutez à ça les mouvements et la danse de la chorégraphe Julia Spisser et vous avez déjà la promesse d’un grand spectacle. En tout cas, l’aperçu que nous avons pu en avoir ne nous a pas déçu !
Monte Cristo le spectacle musical est d’ores et déjà un grand spectacle qui sera à découvrir aux Folies Bergère dès le 5 février 2026 et en tournée dans toute la France à partir de septembre 2026.